24 décembre 2007. Il est 0h30. Comme chaque année depuis 8 ans, je m’apprête à faire une action de solidarité pour les sans-abris de certains quartiers de Paris. Notre équipe est composée de jeunes et d’adultes de tous les quartiers de Massy. Tous ont participé financièrement à l’achat de denrées alimentaires, gants, chaussettes, dessous. Munis de couettes et autres couvertures données par de généreux habitants massicois (et il sont nombreux), nous faisons le recensement des forces en présence. Thermos et sachets alimentaires (200) en main, nous sommes prêts à partir.

Arrivés à Chatelêt les Halles, je donne les dernières recommandations afin d’établir le contact avec les sans-abris pour leur proposer du café, des sachets alimentaires et des vêtements. La distribution se fera par groupe de 6 (1 adulte + 5 jeunes).

Après 8 années consécutives de distribution, nous pouvons dresser un bilan insupportable pour un pays comme la France en ce qui concerne les sans-logis :

• leur nombre ne cesse d’augmenter,
• de plus en plus de sans-abris sont des femmes,
• ils sont de plus en plus jeunes,
• de plus en plus de sans-abris ont un emploi.

Aussi, on s’aperçoit que plus ils sont récents dans la rue, plus ils sont seuls. A l’inverse des plus anciens qui ont compris qu’il valait mieux se regrouper afin de se protéger mutuellement contre les agressions, les vols ou autres…

A 3h du matin, l’ensemble des sachets fut distribué. Pour les jeunes, ce type d’action leur permet d’être sensibilisé sur la solidarité, de ne pas accepter l’inacceptable. De plus, au vu des histoires de ces femmes et hommes, que se retrouver à la rue peut arriver à tout le monde.

Dawari HORSFALL