Massy : Icade vend son patrimoine

Bonsoir

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Nous avions espéré, après le démarrage de travaux dans les parties communes des immeubles de la rue de Lisbonne, que le bailleur Icade prenne enfin en considération les besoins des locataires. Après plusieurs décennies sans rénovation, on peut dire que cela était bien mérité. Il n’en est rien : Icade, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, annonce quelques semaines plus tard vouloir céder une partie de son patrimoine, plus particulièrement les logements à loyers conventionnés, dont les immeubles en cours de rénovation. Rénovations engagées non pas pour agrémenter les conditions de vie des locataires, mais essentiellement dans le but de rendre le produit plus attractif pour les éventuels futurs acheteurs. Ainsi, vous avez certainement reçu dans vos boîtes la plaquette commerciale.

Notre ville, comme plusieurs autres communes d’Île-de-France, est directement concernée par ces ventes. Des habitants du quartier du Nouveau-Villaine sont ainsi venus exprimer leur inquiétude lors des deux derniers conseils municipaux, dont nous avons relaté les faits (compte-rendu du Conseil Municipal du 26 juin 2008). Leur crainte est de voir leur bail non renouvelé et d’être expulsés de leur logement ou relogés, pour un loyer équivalent, dans des quartiers difficiles de villes où personne ne veut habiter. Belle récompense pour leur fidélité, après plus de trente ans à payer un loyer !

M. Delahaye (Maire de Massy) ne s’était pas opposé à la vente des immeubles, jugeant l’opération comme étant une opportunité intéressante de devenir propriétaire pour les locataires, à la condition qu’ils n’y soient pas obligés. Une rencontre avec Icade allant dans ce sens a eu lieu au début de l’été, assurant la possibilité pour les locataires ne souhaitant pas ou ne pouvant pas acheter le logement qu’ils occupent de continuer à louer, sans hausse des loyers. Icade n’a pas souhaité, comme demandé, s’y engager par écrit et cela n’a pas apaisé les craintes des locataires qui manifestent toujours leur mécontentement.

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Le Parisien, dans son édition du 09 septembre 2008, publie un article sur cette affaire. Il semble bien qu’Icade ne respecte pas ses engagements. La municipalité va-t-elle tenir sa parole et soutenir les habitants ? Affaire à suivre…

 

 

 

Ces ventes de logements sont-elles aussi intéressantes qu’on voudrait nous le faire croire ? Nous avons recueilli l’avis d’un agent immobilier sur le programme :

Dans l’ensemble, le projet reste intéressant, en sachant bien entendu que sur ce type d’opération, c’est-à-dire quand un bailleur vend son patrimoine, il y a un point essentiel pour que l’opération soit réellement intéressante, c’est le nombre de biens qui vont être vendus à des propriétaires. Il faut que le nombre de propriétaires soit largement majoritaire, sinon l’ensemble immobilier ne répondra pas à terme à la demande du marché et par conséquent l’investissement sera mauvais.

Sinon dans le détail :

Le programme Rue de Lisbonne :

La caractéristique « petite résidence » permettra plus facilement de remplir les immeubles majoritairement de propriétaires. Cependant sa situation dans Massy peut freiner l’achat.
Au niveau tarif :

  • -26 % environ sur les F2 par rapport au prix du marché
  • -20 % environ sur les F3 par rapport au prix du marché
  • -16 % environ sur les F4 par rapport au prix du marché
  • -15 % environ sur les F5 par rapport au prix du marché.

Le programme Herriot :

Il est moins intéressant autant au niveau tarif que dans sa configuration en « grande tour » comportant plus de logements.
Cependant les autres programmes réalisés dans cette zone (Léon Blum…) ont bien fonctionné, et les appartements sont de très bonne qualité.

Au niveau tarif :

  • – 10% environ sur les F2 par rapport au prix du marché
  • – 9% environ sur les F3 par rapport au prix du marché
  • les F4 et F5 sont au prix du marché actuel.

* prix du marché début août 2008

En conclusion, les prix annoncés ne sont pas suffisamment attractifs pour palier au risque d’une vente à une minorité de propriétaire, qui à terme rendrait le produit difficile à revendre car les futurs propriétaires, dans la majorité des cas, ne souhaitent pas acheter dans les résidences mixtes où cohabitent logements privés et logements sociaux.

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