Article dans Le Parisien du 04 juillet 2008

Les CRS

tapent sur les nerfs des voisins

Compagnie CRS N°5 Massy

Louise Colcombet | vendredi 04 juillet 2008 | Le Parisien

De nombreux riverains sont agacés des soirées, un peu trop festives et bruyantes, dans la caserne des CRS.

«IL EST des nôtres, il a bu son verre comme les autres… » Depuis l’arrivée des beaux jours, Philippe entend presque tous les soirs cette célèbre chanson paillarde monter de la caserne des CRS de Massy. Comme de nombreux autres riverains du 2-4, square de la Poterne, un immeuble de 7 étages qui fait directement face à la caserne, il aimerait pouvoir dormir tranquille.

« Mais en ce moment, vu la chaleur qu’il fait, on est obligés de laisser les fenêtres ouvertes », remarque-t-il. Résultat : certains habitants, à bout, en viennent aux insultes.

Les riverains décrivent des soirées plutôt arrosées, des chants et des parties de boules jusqu’à 2 ou 3 heures du matin. « Depuis une semaine, c’est tous les soirs. On a pensé appeler la police… mais, c’est eux la police ! Des fois, avec mes potes, on a envie de les caillasser », témoigne, avec un brin de provocation, un jeune homme.

Depuis deux mois, les soirées arrosées des policiers ont repris de plus belle

« En plus, il y a un nouveau contingent qui vient d’arriver : il y a des garçons, des filles, alors forcément c’est la fête », souligne, mi-amusé, mi-agacé, Philippe, qui occupe son appartement depuis vingt-huit ans. Car le problème du bruit n’est pas nouveau dans ce quartier. « J’ai habité ici de 1980 à 1995, et c’était déjà un souci », confirme une maman du quartier Emile-Zola. Il y avait bien eu une accalmie depuis deux ou trois ans, notent les habitants, mais, depuis deux mois, les soirées arrosées des policiers ont repris de plus belle. Certains disent avoir prévenu la mairie, sans succès pour l’instant.

« S’ils s’installaient plus loin dans la caserne au lieu de se mettre juste sous nos fenêtres, les gens seraient aussi moins énervés », suggère Philippe.

Mais certains riverains sont aussi plus compréhensifs. « Tapage, tapage… il ne faut pas exagérer, estime un jeune papa. Si on ne dort pas, c’est plus à cause de la chaleur qu’autre chose. » « Avec les jeunes qui s’amusent très tard le soir, pour moi, le bruit des CRS est vraiment anecdotique ! Qu’ils s’amusent, ils sont comme tout le monde après tout », juge une retraitée, dont les fenêtres donnent pourtant en partie sur la caserne.

Contactée, la direction de la compagnie républicaine de sécurité explique que le cantonnement en question accueille toute l’année des policiers en mission temporaire. Depuis dimanche, c’est un groupe d’élèves policiers venu de Rouen qui y est logé jusqu’au 14 juillet. « Des ordres ont été donnés immédiatement pour restaurer le calme », précise Bernard Dominguez, le capitaine adjoint de la CRS 5 de Massy.

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