Rencontre avec Nicolas SARKOZY

Bonjour à toutes et à tous

Afin de me présenter à celles et ceux qui ne me connaissent pas encore, je compte vous mettre en ligne des éléments de mon parcours, qui m’a amené à participer à diverses initiatives. Notamment cette rencontre dans les locaux du journal « Le Parisien » le 20 octobre 2006 entre plusieurs acteurs de terrain reconnus pour leur travail et le Ministre de l’Intérieur de l’époque, l’actuel Président de la République française Nicolas SARKOZY. Cette rencontre était destinée à engager une discussion entre les pouvoirs publics et les jeunes, suite aux évènements survenus dans les banlieues françaises en octobre 2005.

En voici une extraction des échanges que nous avons eus.
(source : http://www.sarkozyblog.com)

Dawari HORSFALL. Les opérations de rénovation des immeubles permettent-elles réellement de faire diminuer la délinquance ?

Je vais vous citer un exemple : la délinquance dans les Hauts-de-Seine entre 1998 et 2002 avait augmenté de 18,49%. Depuis 2002, elle a baissé de 9,11%. Je ne sais pas si j’ai bien fait mais en 2002, on a eu Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de la présidentielle. Pour la première fois dans l’histoire de la République française, on a dépassé cette année-là les 4 millions de crimes et délits. Les gens n’en peuvent plus. Prenez les transports en commun : entre 2000 et 2002 dans le métro et le RER en région parisienne, la délinquance avait augmenté de 30%. Je mets en place une police régionale des transports : la délinquance diminue de 8%. Cela ne veut pas dire que la violence endémique de notre société a été extirpée. Cela ne veut pas dire que, dans tous les quartiers, ça va mieux, mais on a avancé.

Dawari HORSFALL. Et vous voulez aller jusqu’où ?

Qu’est-ce qui a fait des ravages à Antony, à Massy comme presque partout ailleurs? Le sentiment d’impunité d’un certain nombre d’individus qui se croient tout permis. Je propose donc deux choses. Je pense à un cas qui s’est produit au tribunal de Bobigny. Un individu avait à son actif 50 vols à la portière. On le met sous contrôle judiciaire, pas en prison. Il sort du tribunal, il fait le 51ème vol. A un certain niveau de récidive – cinq ou dix condamnations, par exemple – on ne doit plus condamner au titre de la dernière infraction commise mais en tenant compte de l’accumulation des délits. Pour que, enfin, ça s’arrête. Ma deuxième proposition concerne la création de peines plancher. A quoi ça sert de voter des lois plus sévères si tel ou tel magistrat ne les applique pas? Je propose qu’un multirécidiviste soit certain de la peine minimale qu’il va encourir. Dernier point, le plus important, les mineurs. Je propose qu’un mineur récidiviste âgé de 16 à 18 ans soit considéré comme majeur. Dans certains quartiers, les mineurs sont utilisés par les majeurs parce que ceux qu’on appelle les “grands frères” – tu parles, il faudrait plutôt parler de «caïds» – les mettent en avant : ils savent que, dans le système actuel conformément à l’ordonnance de 1945, c’est pour eux le régime de l’impunité.

Dawari Horsfall. Allez-vous faire évoluer la loi qui permet à certains maires, au prix d’une amende, de ne pas construire un minimum de logements sociaux ?

A l’impossible nul n’est tenu! Comment imposer 20% de logements sociaux au maire d’une commune dont la plupart des terrains sont déjà bâtis? Il faudrait exproprier des immeubles, puis les démolir? Ce qu’il faut, c’est dire aux communes: maintenant, si vous voulez construire, vous devez prévoir tant de logements sociaux, et peut-être 40% et pas seulement 20%.

Le dialogue continue de manière plus informelle. Mais l’heure presse. Je le taquine sur son « ami Bush ». Réplique de M. Sarkozy : « Ce n’est pas à Washington, mais à Moscou qu’on assassine une journaliste…»

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